La vie du port
La CCI métropolitaine Bretagne ouest a engagé, dimanche 17 mai, un chantier hors normes de rénovation du bateau-porte de la forme de radoub n°3 du port de Brest. Ce chantier d'une durée de deux mois représente un budget de plus de 2 millions d'euros.
La forme de radoub n°3 du port de Brest a été mise en service à la fin des années 70. Le Bellamya, le Pierre Guillaumat et le Prairial ont été les premiers navires accueillis, des monstres de 414 mètres de long, 63 mètres de large et 550 0000 tonnes de port en lourd, construits par les Chantiers de l'Atlantique à Saint-Nazaire. Le plus grand navire accueilli ensuite est le Ti Europe (380 mètres de long, 68 mètres de large pour 24,50 mètres de tirant d'eau), en mai 2013. Construit en 2002 en Corée du Sud, il s’agit du plus grand pétrolier à double coque du monde actuellement en service.
Les grands paquebots fréquentent également la réparation navale du port de Brest depuis 2015. La première grande unité accueillie a été le Norwegian Epic. Elle a mobilisé 5 000 personnes pendant cinq semaines à Brest pour lui refaire une beauté. Le challenge était de taille pour ce navire de croisière sorti en 2010 des chantiers STX de Saint-Nazaire, d'une longueur de 330 mètres et d’une capacité d'accueil de près de 7 000 personnes.
Rester concurrentiel
L’activité de réparation navale du port de Brest est également reconnue pour sa compétence d’intervention sur les cuves de méthaniers et les équipements spécifiques aux shuttle tankers.
Ainsi, la réparation navale demeure une activité emblématique du port de Brest, qui entend plus que jamais poursuivre son positionnement sur le marché mondial de la réparation et du refit de grand navires/engins spécialisés tels que les paquebots, les engins offshore (pipelay vessels, semi sub vessels…).
La crise sanitaire est venu perturber et suspendre l'activité de réparation navale, rendant impossible l’accueil de deux paquebots géants en avril dernier. Les travaux de rénovation porté sur la forme de radoub n°3 marquera la reprise d'activité au chantier naval brestois.
Un chantier hors normes
Ces travaux hors normes débutés dimanche 17 mai au matin portent sur le carénage du bateau-porte de la forme de radoub n°3. Ce dernier a été construit sur place en béton précontraint et n’a pas été déplacé du site depuis plus de 40 ans. Il s’agit donc d’une première pour cet équipement très dimensionné qui n’est pas un navire à proprement parler, mais dont la manœuvre va néanmoins s’opérer comme tel pour rejoindre la forme n°2, là où il passera aux mains du chantier naval.
Deux mois de travaux
L’ensemble de l’intervention représente un coût de plus de 2 millions d'euros, dont l’amené puis le retour qui représentent deux opérations onéreuses du fait de leurs exigences opérationnelles et assurantielles. Les travaux en chantier seront réalisés à Brest par la société Damen et portent principalement sur le traitement de protection des bétons et aciers de précontraintes (coatings), essentiels au maintien de la structure et à la garantie de longévité du bateau porte, le changement des bois d’accostage, le traitement anticorrosion des structures acier, la réfection des joints d’étanchéité…
La durée du chantier est estimée à 60 jours, sous réserve des conditions de marée. Le retour du bateau porte à son emplacement et l’opérationnalité pleine de la forme n°3 sont prévus fin juillet 2020.
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